Les interpellations policières auprès des minorités racisées: enjeux de recherche et d’action
Victor Armony, Département de sociologie, Université du Québec à Montréal
La question des disparités raciales dans les interventions policières et, plus spécifiquement, la problématique du profilage racial ont été mises au centre du débat publique. Au Québec, ces enjeux ont été adressés au niveau municipal et provincial depuis 2018, notamment par la Ville de Montréal et par le Ministère de la sécurité publique. Des analyses statistiques et des consultations citoyennes ont été menées à terme, ce qui a permis de décrire le phénomène, mais des divergences demeurent au sujet plusieurs aspects fondamentaux, dont la reconnaissance (ou non) du caractère systémique des biais observés, l’incidence plus ou moins grande des facteurs organisationnels dans le comportement des policiers et le type de mesures à adopter pour contrer les effets discriminatoires des pratiques policières en matière de prévention de la criminalité. Dans un tel contexte, la recherche joue un rôle névralgique pour dévoiler les mécanismes systémiques à l’oeuvre — souvent involontaires et inconscients — et pour avancer des pistes de solution, alors que les parties-prenantes (les gouvernements, les corps policiers, les acteurs sociaux, les médias) peuvent avoir des positions différentes par rapport à la manière même de définir les enjeux (allant du déni de tout profilage policier à la remise en cause complète de la mission de la police).
Victor Armony est professeur titulaire au Département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), ainsi que co-directeur de l’Observatoire des diasporas du Centre de recherches interdisciplinaires sur la diversité et la démocratie et du Laboratoire interdisciplinaire d’études latino-américaines. Il est l’un des auteurs du rapport sur les données du Service de Police de la Ville de Montréal en lien avec les identités racisées des personnes interpellées, rendu public en octobre 2019. Il développe actuellement une recherche subventionnée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada sur les barrières socioéconomiques rencontrées par la population québécoise d’origine latino-américaine.
What’s in a Face? Demeanour Evidence and Niqab-Wearing Women in Courtrooms
Natasha Bakht, Faculté de droit, Université d’Ottawa
This presentation will analyze opposition to the niqab or the full-face veil in courtroom settings. It will argue that permitting women to wear the niqab in court does not impede justice but is entirely consistent with measures in most liberal democracies to be inclusive of minority populations within the judicial system. Judicial assessment of credibility based on demeanour evidence will be scrutinized, suggesting that demeanour is an inherently unreliable tool by which to judge truthfulness. Drawing on cases from Canada, Britain, the United States, Australia, New Zealand, and Pakistan, I contend that women ought to be permitted to wear the niqab in courtrooms in their multiple roles as observer, lawyer, witness, jury member, court clerk, judge, or accused. I also consider measures for accommodating niqab-wearing women in the few instances in which seeing their faces is necessary for the judicial task.
Natasha Bakht est professeure titulaire de droit à l’Université d’Ottawa et titulaire de la Chaire Shirley E. Greenberg sur les femmes et la profession juridique. Les thèmes de recherche de la professeure Bakht se centrent sur l’intersection de la liberté de religion et de l’égalité des femmes. Le travail de Bakht analyse la panique généralisée et injustifiée qui se manifeste à l’égard des femmes musulmanes couvrant leur visage, et explore les obstacles systémiques à l’inclusio, perpétués par le système juridique et politique du Canada. La Cour suprême du Canada l’a citée dans l’affaire R. c. N.S., 2012 CSC 72, qui impliquait une plaignante portant le niqab dans une affaire d’agression sexuelle. Son ouvrage, In Your Face: Law, Justice, and Niqab-Wearing Women in Canadaa été classé parmi les 100 meilleurs livres de 2020 par le Hill Times. Avec son amie et collègue Lynda Collins, elle a repoussé les barrières du droit de la famille ; en 2015, elles sont devenues les co-parentes légales de leur fils, Elaan, bien que n’étant pas dans une relation conjugale. Elle est aussi une danseuse et une chorégraphe récipiendaire de nombreux prix.
Surqualification et intention de quitter : l’équilibre travail famille et le climat de développement sont-ils importants ?
Félix Ballesteros Leiva, Département de management, Faculté des sciences de l’administration, Université Laval
Basée sur la théorie de la conservation des ressources (COR) (Hobfoll, 1989, 2002), dans cette étude nous analysons un modèle structurel qui tient compte des associations directes et indirectes entre la surqualification perçue et deux caractéristiques situationnelles – l’équilibre travail-famille et le climat de développement – sur leur intention de quitter l’organisation. Deux études de terrain indépendantes examinent ces relations, l’une auprès de 227 travailleurs locaux et l’autre auprès de 237 travailleurs immigrés. Les données ont été recueillies par le biais d’un questionnaire de recherche qui a été rempli par des professionnels des ressources humaines et des travailleurs immigrés employés au Canada. Les deux études confirment l’effet indirect du climat de développement perçu par les employés sur la relation entre leur surqualification et leur intention de quitter. Seulement dans le cas des employés immigrants, les résultats indiquent que l’équilibre travail-famille a un effet indirect sur le lien entre leur surqualification et leur intention de quitter. Nous discutons des prolongements théoriques et pratiques de ces résultats sur la gestion de carrière des employés surqualifiés, qu’il s’agisse d’employés locaux ou de travailleurs immigrés.
Félix Ballesteros Leiva est professeur adjoint au département de management de la faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval. Felix Ballesteros Leiva est titulaire d’un doctorat en sciences de gestion de l’Université de Rennes 1 et d’un postdoctorat de l’École des Hautes Études commerciales -HEC Montréal -. Au cours des cinq dernières années, ses intérêts et travaux de recherche se sont concentrés sur deux axes impliquant dans une première instance les préoccupations et les considérations de l’articulation travail-famille dans les contextes de la mobilité à l’international (expatriés). Dans une deuxième instance, ses intérêts de recherche s’articulent autour de la gestion de la diversité dans l’étude de la gestion des travailleurs d’expérience et également à l’intégration au marché de travail de la main-d’œuvre immigrante, plus précisément ses activités se focalisent à l’étude de la surqualification, des aspects de socialisation dans le milieu de travail et du bien-être.
Interaction entre le sexe, l’âge et l’immigration : impact sur la satisfaction de l’équilibre travail-vie personnelle et la santé mentale des travailleurs
Maude Boulet, École nationale d’administration publique
Objectifs : Suite à la suggestion d’Özbilgin et al. (2011) d’examiner l’équilibre travail-famille avec une approche intersectionnelle, cette étude vise à explorer l’interaction entre le sexe, l’âge et l’immigration pour examiner comment elle affecte la satisfaction à l’égard de la conciliation travail-famille et la santé mentale. Cette analyse est pertinente dans un contexte de diversité croissante de la main-d’œuvre (Shore et al.2018) et considérant que le fait de vivre un conflit travail-famille provoque du stress, réduit le bien-être et nuit à la santé mentale des travailleurs (Allen et al.2000).
Méthode : À l’aide des données canadiennes de l’Enquête sociale générale de 2011, nous avons examiné la satisfaction à l’égard de l’équilibre travail-vie personnelle (satisfait, neutre ou insatisfait) et la santé psychologique (excellente, très bonne, bonne, moyenne ou mauvaise) à travers le prisme du sexe (homme ou femme), de l’âge (jeune: 18 à 34 ans; âge de travailler: 35 à 54 ans; plus âgé: 55 ans et plus) et de l’immigration (natif ou immigrant). L’originalité de notre approche est de combiner les trois aspects de la diversité pour former une seule variable afin de saisir les différences entre les groupes de population. Notre échantillon final est composé de 10 306 travailleurs canadiens âgés de 18 à 65 ans.
Résultats : Nos résultats indiquent que, par rapport à la catégorie de référence (homme natif de 35 à 54 ans), presque tous les groupes affichent un niveau de satisfaction plus faible à l’égard de la conciliation travail-famille. À partir d’un modèle de régression logistique ordonnée, nous avons constaté que les travailleurs âgés de sexe masculin nés au Canada sont la seule catégorie qui a tendance à être plus satisfaite de leur équilibre travail-vie personnelle que le groupe de référence. Les intersections du sexe féminin avec les autres variables de diversité apparaissent particulièrement pénalisantes. En ce qui concerne la santé psychologique, la satisfaction de la conciliation travail-famille est apparue comme un prédicteur fort; cette satisfaction augmente la probabilité de déclarer une excellente santé mentale.
Conclusion : Ces premiers résultats montrent la pertinence d’utiliser l’approche intersectionnelle pour étudier l’équilibre travail-famille et la santé psychologique puisque leur effet combiné est plus fort que leur effet individuel. Cette approche semble donc prometteuse pour comprendre les défis sous-jacents à la diversité croissante de la main-d’œuvre, car elle ne se concentre pas sur l’identification des tendances générales qui reflètent finalement mal la réalité de tous les groupes de population.
Maude Boulet est professeure en gestion des ressources humaines dans le secteur public à l’École nationale d’administration publique (ENAP) et elle se spécialise dans les thématiques touchant l’équité en emploi et la qualité de vie au travail. Elle détient un doctorat en relations industrielles de l’Université de Montréal. Sa thèse portait sur l’évolution de la qualité d’emploi des immigrants comparativement aux natifs au Québec. Elle a poursuivi ses travaux sur l’équité et l’articulation emploi-famille en tant que chercheure postdoctorale à la Chaire de recherche du Canada en Statistiques sociales et changement familial au Département de sociologie de l’Université McGill.
Dia Dabby, Département des sciences juridiques, Université du Québec à Montréal
Dia Dabby est professeure au Département des sciences juridiques à l’UQAM, où elle enseigne et effectue de la recherche dans le domaine du droit publique. Elle détient des diplômes de l’Université McGill (DCL, BA) et de l’Université de Montréal (LLB & LLM) et est membre du Barreau du Québec. Sa recherche s’articule autour du droit, la religion et les institutions, dans une perspective constitutionnelle canadienne et comparée. Ses travaux ont été publiés dans Supreme Court Law Review, Dalhousie Law Journal, Sciences religieuses, Osgoode Hall Law Journal, Religion & Human Rights ainsi que dans le Handbook on Constitutions and Religion (Edward Elgar Publishing, à paraitre en 2019), Au croisement des univers juridiques et religieux – Le meilleur intérêt de l’enfant (Éditions Yvon Blais, 2019) et Globalized Religion and Sexuality (Brill, 2014).
Frédéric Dejean, Département des sciences des religions, Université du Québec à Montréal
Frédéric Dejean est professeur au Département de sciences des religions de l’Université du Québec à Montréal. Il est membre régulier du Centre de recherche interdisciplinaire en études montréalaises (CRIEM), co-directeur de l’axe « Immigration, conditions de vie et religion ». Au croisement des études urbaines, de la géographie humaine et de la sociologie des religions, ses recherches portent notamment sur le protestantisme évangélique au Québec et sur l’encadrement urbanistique des lieux de culte dans le contexte de la métropole montréalaise.
L’équité en emploi et la représentation des minorités visibles dans les fonctions publiques au Canada
Julien Doris, École d’études politiques, Centre d’études en gouvernance, Université d’Ottawa
Prenant acte des constructions théoriques en matière de diversité et notamment des travaux sur la bureaucratie représentative (Calvés, 2005 ; Gagnon et al., 2006 ; Groeneveld et Van de Walle, 2010; Andrews et al., 2014; Peters et al., 2015), cette communication propose de distinguer la diversité comme concept, de son application au champ de la gestion (Ahonen et al., 2014 ; Schwabenland et Tomlinson, 2015).
Elle se concentre sur l’équité en emploi comme pratique de la diversité dans les organisations publiques (Jain et al., 2000 ; Dobbin, 2009 ; Agocs et al., 2014 ; McGowan et Ng, 2016). A partir des données les plus récentes sur l’équité en emploi dans les administrations publiques, nous réaliserons successivement une triple étude de cas portant sur le Gouvernement fédéral, sur le Gouvernement provincial du Québec et sur la Municipalité de Toronto. A ces trois échelles gouvernementales, il s’agira d’interroger l’étendue des pratiques visant à stimuler le recrutement des candidats se déclarant appartenir à une minorité visible et tout en nous basant sur certains travaux précédents qui se sont concentrés sur la représentation des minorités visibles dans certaines administrations publiques, notamment dans les services de police municipaux au Canada (Jain et al, 2000 ; Hur, 2013).
Finalement, la communication s’inscrit dans une épistémologie néo-institutionnaliste sociologique qui emprunte à la théorie des champs organisationnels et au concept d’isomorphismes institutionnels (DiMaggio et Powell, 1983 ; DiMaggio, 1991). Nous avancerons l’argument selon lequel, l’équité en emploi constitue aujourd’hui un nouveau champ organisationnel, intrinsèquement relié au courant de la Nouvelle gestion publique et qui, depuis les années 1990, l’inscrit favorablement à l’agenda des réformes administratives.
Julien Doris est diplômé de l’IEP de Toulouse et candidat au Doctorat en Administration publique de l’Université d’Ottawa. Il prépare une thèse sur les dispositifs d’équité en emploi dans les organisations publiques fédérales au Canada. Professeur à temps-partiel, il enseigne la théorie des organisations et les réformes administratives dans le cadre du programme de Baccalauréat en études politiques. Ses deux principaux intérêts de recherche sont la gestion des diversités dans les organisations publiques et les politiques publiques du patrimoine et de la culture. Il collabore continuellement auprès de son Directeur de recherche dans le cadre des activités d’une chaire de recherche dédiée à la francophonie internationale et aux politiques du patrimoine culturel. Il a travaillé à la Chambre des communes du Canada et au sein de cabinets de mairies en tant que jeune conseiller politique. En 2018, il a reçu le prix national étudiant de l’Institut d’Administration Publique du Canada pour son mémoire de maîtrise sur les politiques de représentation des minorités dans la fonction publique en France, en Belgique et au Canada.
Équité dans et par les administrations publiques québécoise : un défi pas insurmontable
Tatiana Garakani, École nationale d’administration publique
Le Québec comme le reste du monde s’inscrit dans un mouvement global d’adhésion aux principes d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI). Nous savons très bien qu’une représentativité dans la fonction publique permet de mieux répondre aux besoins des différents groupes sociaux (Rocha & Hawes, 2009 ; Charest, 2011; Riccucci & Van Ryzin, 2016). Force est constater que même si les mesures de diversité ont été conçues en vue d’atteindre la justice et l’équité sociales, la diversité est devenue à travers le temps, une fin en soi, avec une variété de définitions, buts, et moyens pour l’opérationnaliser.
Il y a donc une nécessité d’interroger l’engagement des établissements publics en ce qui concerne la représentativité de leurs effectifs, de même que l’adaptation de leur offre de service pour favoriser un accès équitable à l’ensemble des services.
Cette présentation abordera ces deux enjeux, avec une perspective qui combine l’approche basée sur les droits de la personne ; l’approche fondée sur les capacités (Sen, 1987, 1999 ; Abel et Frohlich, 2012) ainsi que l’approche intersectionnelle (Creenshaw, 1991 ; Hill-Collins). Plusieurs projets serviront comme exemple, incluant un projet de recherche sur le parcours scolaire au Nunavik.
Tatiana Garakani est professeure agrégée à l’École nationale d’administration publique (ENAP) depuis 2010. Elle a plusieurs d’années d’expérience dans les milieux humanitaires, plus spécifiquement en lien avec la coordination de la réponse aux besoins de personnes affectées, les réfugiés, les déplacés et les familles hôtes dans les situations d’urgence. Elle est détentrice d’un doctorat en éducation internationale, avec une spécialisation en migration forcée de l’Université Columbia. Elle s’intéresse aux questions liées à l’intersectionnalité et à la justice sociale, la diversité et l’inclusion, l’identité et à l’appartenance, l’agentivité et la résilience; les droits de la personne et l’approche capacité. Elle privilégie des recherches interdisciplinaires et des recherches-actions.
Investiguer et enseigner le pluralisme des valeurs en santé
Nathalie Gaucher, Département de pédiatrie, Faculté de médecine, Université de Montréal, CHU Sainte-Justine, Département de médecine d’urgence pédiatrique
Une demande d’aide médicale à mourir pour souffrance psychique. Un enfant avec une maladie grave et incurable qui progresse malgré les traitements. Ces situations évoquent instinctivement des valeurs, ou ce qui devrait guider l’action : l’autonomie, le courage, le caractère sacré de la vie, le respect, l’humilité. Au cours des dernières 20 années, les curriculums médicaux ont encouragé l’enseignement du pluralisme culturel par l’acquisition de compétences culturelles, permettant d’associer certaines croyances en santé et pratiques de soin à des groupes culturels identifiés. Depuis 8 ans, le Bureau de l’éthique clinique de la Faculté de Médecine de l’Université de Montréal s’intéresse plutôt à explorer la notion de pluralisme des valeurs et à investiguer des pistes de solutions pour les cliniciens en pratique. Alors que les compétences culturelles peuvent être réductrices, essentialistes et sources de distances, une approche axée sur le pluralisme des valeurs reconnait l’unicité de chacun, l’importance de l’ouverture vers l’autre et du partenariat de soin, peu importe sa culture, son origine ethnique, sa religion, ses croyances personnelles, et ses expériences de vie. Une première étude sur les soins palliatifs pédiatriques a permis de mettre en relief comment les valeurs propres à certaines équipes de soin pédiatriques influencent leur conception des soins palliatifs pédiatriques, et, en conséquence, leur rôle dans ces soins. Cette étude démontrait l’importance de prendre conscience de ses propres valeurs et de celles partagées par ses équipes soignantes. Un second projet de recherche pédagogique visait à explorer l’impact d’une démarche d’enseignement créative sur l’identification des valeurs – ses valeurs personnelles et celles des autres – en tant qu’étape préliminaire au développement d’une pratique réflexive. Au-delà d’un débat entre relativisme moral et universalité des valeurs, il importe de reconnaitre que les valeurs sont nombreuses et diverses, et ces projets mettent en relief les tensions créées par le pluralisme des valeurs. Travailler contre ses propres valeurs demeure une source d’épuisement et de détresse morale chez les cliniciens. La recherche de terrains communs lors de conflits de valeurs est certes la première étape pour poursuivre un travail clinique empreint de sens. Le maintien d’un esprit ouvert, humble, à l’écoute qui place le partenariat avec les patients au centre des préoccupations sont autant d’outils pour accueillir les différends en pratique. Néanmoins, l’autoréflexion sur ses propres valeurs, ses limites et ses capacités comme soignant demeurent essentielles pour donner sens au prendre soin.
Nathalie Gaucher est urgentiste pédiatre au CHU Sainte-Justine, clinicienne-chercheure des Fonds de Recherche du Québec en Santé, et professeure agrégée de clinique à la Faculté de Médecine de l’Université de Montréal. Elle est membre du Bureau de l’éthique clinique à la Faculté de Médecine de l’Université de Montréal, où elle est responsable de l’enseignement de l’éthique auprès des étudiants postdoctoraux en médecine. Ses intérêts de recherche portent sur la pédagogie de l’éthique clinique, les enjeux éthiques de la pratique de la médecine d’urgence et sur le partenariat de soin dans des situations complexes en pédiatrie.
Les commissions d’enquête et les spiritualités autochtones : quelques enjeux liés à la mise en œuvre des recommandations
Claude Gélinas, Département de philosophie et d’éthique appliquée, Université de Sherbrooke
Au cours des dernières années, le Canada a vu la publication de plusieurs rapports relatifs à la situation des peuples autochtones : rapport de la Commission de vérité et réconciliation concernant les pensionnats (2015); le rapport d’enquête sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées (2019); le rapport de la Commission Viens sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec (2019). Ces rapports comportent des dizaines de recommandations visant à améliorer à la fois la qualité de vie des personnes autochtones et les relations qu’elles entretiennent avec les autres Canadiens. Cette communication souhaite attirer l’attention sur divers défis auxquels les autorités publiques peuvent être confrontées dans la mise en œuvre éventuelle des recommandations touchant la dimension spirituelle, et ce, dans des secteurs aussi variés que l’éducation, la santé et la justice. L’obligation de neutralité, le pluralisme religieux effectif qui caractérise les collectivités autochtones ainsi que les risques inhérents de l’essentialisme pour les rapprochements interculturels seront plus particulièrement abordés.
Claude Gélinas est anthropologue et professeur au département de philosophie et d’éthique appliquée de l’Université de Sherbrooke. Son enseignement et ses recherches portent principalement sur l’histoire et le droit des religions autochtones ainsi que sur les enjeux sociaux et normatifs de la diversité culturelle et religieuse au Québec. Durant plusieurs années, il a été responsable du programme de maîtrise en médiation interculturelle de l’Université de Sherbrooke et il codirige actuellement le centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS).
Lutte contre le racisme systémique à Montréal, le temps de l’action!
Souleymane Guissé, Conseil interculturel de Montréal
Dans la foulée de la consultation publique sur le racisme systémique, le Conseil interculturel de Montréal a publié en mai 2020 un avis intitulé Racisme systémique, agir pour transformer la culture institutionnelle, changer les attitudes et renforcer les capacités citoyennes. L’avis comporte dix recommandations qui invitent la ville de Montréal à agir concrètement pour mettre fin à la discrimination systémique. Depuis sa publication, deux des dix recommandations de l’avis ont été appliquées. Toutefois, il reste beaucoup de choses à faire en matière de diversité, d’équité et d’inclusion à Montréal. Notamment sur les questions de l’emploi, de la représentativité, du profilage racial et d’une politique interculturelle transversale et structurante.
Souleymane Guissé détient plus de dix ans d’expérience dans le domaine de l’économie sociale et de l’action communautaire. Son parcours professionnel l’a amené à coordonner des programmes d’entrepreneuriat collectif, à gérer des projets d’accueil et d’intégration professionnelle de personnes immigrantes. Il a également travaillé en employabilité. Par ailleurs, M. Guissé est président du conseil interculturel de Montréal, une des trois instances consultatives de la Ville. À ce titre, il s’intéresse au rôle des grands centres d’immigration dans l’inclusion des minorités ethniques et dans la lutte au racisme systémique.
Oscar Kistabish, Services Parajudiciaires Autochtones du Québec
Oscar Kistabish, Aîné Anishinabeg est président du Centre d’amitié autochtone de Val d’Or. Aîné au sein de la Thunder Partnership Foundation, au Regroupement des Centres d’amitié autochtones du Québec et à l’Assemblée des Premières Nations du Québec et Labrador volet jeunesse, il intervient depuis plusieurs années, par le biais des Services parajudiciaires autochtones, comme Aîné dans les institutions carcérales du Québec.
David Koussens, Faculté de droit, Université de Sherbrooke et Titulaire, Chaire de recherche Droit, religion et laïcité
David Koussens est professeur agrégé à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke où il est titulaire de la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité et membre régulier du Centre de recherche Droit, Religion et laïcité (SoDRUS) et du Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie. Juriste et sociologue de formation, il analyse les modalités de gestion de la diversité religieuse dans les institutions publiques.
Bertrand Lavoie, Faculté de droit, Université McGill
Bertrand Lavoie est Banting Fellow à l’Institute for Health and Social Policy associé à la Faculté de droit de l’Université McGill et postdoctorant invité à l’Unité d’éthique du CHU Sainte-Justine. Formé en droit et en sociologie, ses recherches portent sur les droits constitutionnels et sur le contexte du droit dans les domaines des soins d’urgence et des soins pédiatriques. Ses travaux ont été publiés dans McGill Law Review, Canadian Journal of Law & Society, Revue de droit de l’Université de Sherbrooke, Revue du droit des religions, Sciences Religieuses, Religiologiques et Recherches sociographiques. Il a publié en 2018 aux Presses de l’Université de Montréal La fonctionnaire et le hijab. Liberté de religion et laïcité dans les institutions publiques québécoises (Prix Paul-Gérin-Lajoie 2019). Il est chercheur partenaire au Centre de recherches société, droit et religions (SoDRUS), chercheur collaborateur du Centre de recherche en droit prospectif (CRDP) et membre du Conseil interculturel de Montréal.
Réflexion sur les enjeux d’éthique clinique dans le contexte multiculturel du CHU Sainte-Justine
Marie-Claude Levasseur, Unité d’éthique, CHU Sainte-Justine
Les besoins en termes de soutien envers les soignants ainsi que les familles qui font face à des situations de fin de vie en contexte pédiatrique constituent un volume important des demandes de consultations logée à l’Unité d’éthique du CHU Sainte-Justine (CHUSJ). Ces circonstances sont complexes et favorisent souvent la rencontre des croyances du patient et de sa famille avec celles des soignants. Quand la mort d’un enfant est proche, la prise en charge de l’enfant (ex. soins physiques, échanges verbaux, façon de faire, approche à la mort) en contexte québécois suscite parfois des tensions avec les familles issues d’horizons culturels différents. À l’aide d’une vignette clinique impliquant un jeune homme de 14 ans dont les parents refusent d’informer de l’évolution de son état au nom de leurs croyances, la présentation propose de faire l’analyse éthique de ce cas selon le processus standard de l’Unité d’éthique du CHUSJ. Les dimensions cliniques, sociales mais également juridiques seront ainsi explorées afin de susciter la réflexion sur d’éventuelles pistes d’intervention.
Marie-Claude Levasseur est infirmière clinicienne de profession, elle œuvre au CHU Sainte-Justine (CHUSJ) depuis plus de 20 ans. Elle a poursuivi des études aux cycles supérieurs en bioéthique, puis en éthique clinique. Depuis les 5 dernières années, elle coordonne l’Unité d’éthique du CHUSJ. Elle est chargée de cours en éthique et déontologie pour le département des sciences infirmières de l’Université du Québec en Outaouais et poursuit actuellement un doctorat en Sciences Biomédicales, option éthique clinique, à l’Université de Montréal. Ses champs d’intérêt impliquent les processus décisionnels complexes, l’éthique organisationnelle ainsi que l’intégration de l’éthique au sein des établissements de santé.
Paul May, Département de science politique, Université du Québec à Montréal
Paul May est professeur de science politique à l’Université du Québec à Montréal. Ses recherches portent sur les débats théoriques relatifs au multiculturalisme et sur les mécanismes d’intégration des immigrants au niveau local. Il a notamment publié Philosophies du multiculturalisme (Presses de Sciences Po, 2016), ainsi que plusieurs articles dans Ethnicities, The Journal of Ethnic and Migration Studies, The Journal of International Migration and Integration, la Revue Canadienne de Science Politique et la Revue Française de Science Politique.
La diversité parmi les avocats au Québec : L’engagement et les travaux du Barreau
Me Fanie Pelletier, Barreau du Québec
Près de 10% des avocats du Québec s’identifient Autochtone ou membre d’un groupe ethnoculturel recensé. Cette proportion est de 20% parmi les étudiants de l’École du Barreau, laissant présager une plus grande diversité dans la profession dans un avenir rapproché. L’immigration, la mondialisation et la mobilité professionnelle des avocats sont également appelés à modifier le portrait démographique de la profession juridique.
Des consultations ont été menées pour documenter les barrières rencontrées dans le parcours professionnel des aspirants avocats et avocats issus de groupes autochtones ou ethnoculturels.
Parmi les actions implantées pour aplanir ces barrières, le Barreau lançait en 2016 le projet Panorama qui mobilise une trentaine de cabinets et autres employeurs juridiques pour promouvoir une plus grande diversité ethnoculturelle et une véritable inclusion dans leurs milieux, par le biais de l’implantation de meilleures pratiques d’embauche, de rétention et d’avancement.
La présentation couvrira les travaux et initiatives du Barreau pour favoriser une profession davantage représentative de la société, le tout, dans le contexte du cadre juridique et réglementaire propre à un ordre professionnel.
Me Fanie Pelletier est admise au Barreau en 1997 et est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires (M.B.A.), elle amorce sa carrière chez Hydro-Québec avant de travailler pour le CN. En 2004, elle joint le cabinet du bâtonnier du Barreau du Québec où elle devient en 2006 la première conseillère à l’équité, un poste unique au sein de ordres professionnels québécois. Responsable de la promotion de l’égalité, l’équité et la diversité dans les milieux de pratique des avocats et au sein du Barreau, elle assure notamment la collecte de données et les travaux de recherche, les politiques, initiatives et programmes d’équité. Elle complète présentement une maîtrise en droit à l’Université de Montréal.
L’accompagnement spirituel au sein du réseau de la santé et des services sociaux du Québec : enjeux et défis d’une approche adaptée à la diversité spirituelle et religieuse
Stéphane Rivest, CIUSSS de l’Estrie – CHUS
L’accompagnement spirituel au sein du réseau de la santé et des services sociaux s’est passablement transformé au cours des dernières années. La sécularisation des milieux de soins, la professionnalisation de l’approche clinique et la diversité des cheminements spirituels et religieux de la clientèle sont tant de facteurs qui ont contribués au changement de paradigme relatif l’intervention spirituelle. L’adhésion à une approche de soins centrée sur la personne représente un défi d’adaptation considérable dans la mesure où le récit narratif de l’usager se trouve désormais au centre de l’intervention ; récit ponctué de croyances diverses avec lesquelles l’ISS doit composer. Une telle approche de soins sous-entend une sensibilité à l’égard des particularités propres aux cultures et aux traditions religieuses et la capacité d’intervenir dans le respect de ces dernières. Confronté à cette diversité de parcours spirituels et religieux, l’ISS se retrouve par le fait même confronté à sa propre identité professionnelle. À l’instar des usagers qu’ils accompagnent et qui font souvent face à un choix entre l’acceptation ou le déni de leur condition médicale, les ISS doivent également choisir entre l’acceptation de cette réalité ou le repli sur soi dans une approche religieuse confessionnelle héritée d’une autre époque.
Stéphane Rivest est professeur associé clinique à la Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé de l’Université de Sherbrooke, Chargé de cours et superviseur de stage en soins spirituels au Centre d’Études du Religieux Contemporain et intervenant en soins spirituels au CIUSSS de l’Estrie-CHUS. Stéphane complète actuellement un doctorat dont le sujet de recherche porte sur l’évaluation par les cardiologues québécois de l’impact de l’insuffisance cardiaque sur le bien être spirituel des patients. Enfin, Stéphane est enseignant qualifié de méditation pleine conscience (approche MBSR) ; approche qu’il utilise avec les patients et qu’il enseigne aux médecins et professionnels de la santé via le Centre de Formation Continue de la Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé de l’Université de Sherbrooke.
Plus aucun enfant autochtone arraché : Pour en finir avec le colonialisme médical canadien
Samir Shaheen-Hussain, Faculté de médecine, Université McGill
Dans son livre, Plus aucun enfant autochtone arraché : Pour en finir avec le colonialisme médical canadien, prévu pour publication par Lux Éditeur en février 2021 (v.o. : Fighting for A Hand to Hold: Confronting Medical Colonialism Against Indigenous Children in Canada publié par McGill-Queen’s University Press), Samir Shaheen-Hussain expose et déconstruit le rôle de l’establishment médical responsable dans la violence infligée aux enfants autochtones au Canada. En effet, le système médical a participé à la colonisation, aux déplacements, et au génocide des peuples autochtones. La conclusion du livre soutien qu’une lutte élargie pour la décolonisation appelle des réparations concrètes, la restitution des territoires, et l’autodétermination des peuples autochtones au Canada.
La présentation de Samir Shaheen-Hussain utilisera la campagne #TiensMaMain au Québec comme cas-étude pour démontrer le colonialisme médical en cours au Canada, et sur ce qui empêche les communautés autochtones d’atteindre des mesures de santé et de bien-être social internationalement reconnues en raison d’une culture omniprésente de racisme systémique anti-autochtone qui persiste dans le système de santé public canadien – et sous l’occupation capitaliste en général.
Samir Shaheen-Hussain est impliqué dans des mouvements de justice sociale anti-autoritaires depuis près de deux décennies – y compris la solidarité autochtone, la lutte contre la brutalité policière et le mouvement de la justice pour les migrants. Membre du Collectif Soignons la justice sociale, il a écrit ou co-écrit sur la violence d’État et les soins de santé. Il est professeur adjoint à la Faculté de médecine de l’Université McGill et travaille comme médecin d’urgence pédiatrique sur le territoire non-cédé de Tio’tia: ke (Montréal).
Le rôle des intervenants accompagnateurs autochtones dans la réintégration sociale des Premières nations et Inuit incarcérés au Québec
Marion Vacheret, École de criminologie, Université de Montréal
Oscar Kistabich, Aîné/Elder en institution carcérale provinciale, Services Parajudiciaires Autochtones du Québec
Depuis plusieurs années des Aînés autochtones organisent et animent en détention, tant provinciale que fédérale, différentes cérémonies et rituels à visées spirituelles et thérapeutiques. Reconnues comme des activités essentielles dans la prise en charge des membres des Premières Nations et Inuit incarcérés, le caractère crucial du rôle de l’aîné dans ces rituels a été mis en lumière par différentes études (Desgagné, 2019; Hyatt, 2013; Létourneau, 2009; Stewart et coll., 2009; Yuen et Pedlar, 2009; Yuen, 2011).
Au Québec la création du statut d’IAA (intervenant accompagnateur autochtone) à travers la mise en œuvre d’un programme de services destinés aux Autochtones détenus, vise ainsi à offrir une approche dite adaptée aux spécificités culturelles des participants. Celle-ci passe par des rencontres de partage, des enseignements traditionnels, la tenue de cérémonies culturelles ou spirituelles ou encore le partage de nourriture traditionnelle.
Dans le cadre de notre présentation nous proposons de présenter un projet de recherche en cours de réalisation lequel se penche sur la réintégration sociale des Premières nations et Inuit incarcérés au sein des services correctionnels du Québec. Dans un premier temps nous verrons le cadre et les objectifs de cette recherche. Dans un deuxième temps nous réfléchirons à l’importance et aux possibles retombées d’une telle recherche.
Marion Vacheret est professeure titulaire à l’Ecole de criminologie de l’Université de Montréal et chercheure au CRDP – centre de recherche en droit prospectif. Spécialiste des politiques et pratiques pénales et carcérales, ses travaux de recherche actuels portent sur l’accès à la libération conditionnelle et sur le processus de réintégration sociocommunautaire des Premières nations et Inuits judiciarisés. Ces travaux s’inscrivent dans le programme de recherche en partenariat ADAJ- accès au droit et accès à la justice.
La diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse dans les écoles des régions du Québec : est-ce qu’on avance?
Michèle Vatz-Laaroussi, École de travail social, Université de Sherbrooke
Dans notre article de 2010 sur les pratiques interculturelles dans le milieu scolaire des régions du Québec (Vatz Laaroussi et Steinbach, 2010), nous concluions que « la diversité nouvelle en région ne peut favoriser la création d’un espace interculturel original que si les infrastructures scolaires et sociales s’y ajustent et même la précèdent. Il en est ainsi pour la formation des maîtres, pour la représentation des immigrants dans les instances institutionnelles mais aussi pour la nécessaire sensibilisation de l’ensemble de la population. » Qu’en est-il 10 ans plus tard? A-t-on vu surgir de nouvelles pratiques interculturelles en région comme dans les écoles montréalaises? Quelles en sont les dimensions et les spécificités? Est-ce qu’en région, on a pris les moyens de relever les défis liés à la diversité ethnoculturelle et religieuse, en particulier dans le contexte d’accueil de nombreuses populations réfugiées? Les politiques de régionalisation de l’immigration croisées avec l’accueil de nombreuses familles syriennes et irakiennes depuis 2015, ont-elles eu des impacts sur les milieux scolaires des régions québécoises? À partir de recherches menées en milieu scolaire secondaire et primaire (Vatz Laaroussi, 2015) mais aussi de formation aux adultes en région (Steinbach, Vatz Laaroussi et Potvin, 2015) ainsi qu’auprès d’organismes d’accueil et de populations réfugiées anglophones à leur arrivée au Québec (Vatz Laaroussi, 2018), ainsi que sur une revue des médias régionaux, nous reviendrons sur plusieurs des dimensions soulevées comme fondements des pratiques interculturelles : la pro-action des directeurs-directrices d’écoles, la reconnaissance du plurilinguisme des élèves et des familles, l’inclusion des enfants et jeunes de diverses religions et pays d’origine, la place de l’interculturalité dans la formation des maîtres, la représentation des immigrant-e-s dans les personnels des institutions scolaires et dans les instances décisionnelles, la sensibilisation en milieu scolaire et de la population locale aux préjugés, au racisme et aux discriminations. Nous proposons ainsi d’amener la réflexion sur les croisements et parfois les paradoxes entre politiques migratoires, politiques linguistiques et politiques éducationnelles dans le contexte spécifique des régions du Québec.
Michèle Vatz-Laaroussi est docteure en psychologie interculturelle et depuis 2018 professeure associée-retraitée de l’école de travail social à l’Université de Sherbrooke. Ses recherches portent sur l’immigration et l’action sociale avec les immigrants. En particulier elle s’intéresse aux dynamiques familiales dans l’immigration et aux dynamiques locales face à la diversité culturelle en dehors des grands centres cosmopolites. Elle a co-dirigé l’ouvrage : Femmes et féminismes en dialogue : enjeux d’une recherche-action-médiation. (Vatz Laaroussi, Doré et Kremer, L’Harmattan, 2019) ainsi que le livre : Visages du racisme contemporain. Les défis d’une approche interculturelle (Tiana Razafindratsimba, Rachédi, Manai, Perocco, Vatz Laaroussi, L’Harmattan, à paraître février 2021).
Canadian University Acknowledgement of Indigenous Lands, Treaties and Peoples
Rima Wilkes, Département de sociologie, University of British Columbia
Land acknowledgments are now so common at many post-secondary institutions that they have become pro-forma. This was not the case even a few years ago. In this presentation I discuss the background to a study of land acknowledgments at universities across Canada. I will also cover the challenges of doing this work in the past and reflect on changes that have occurred over the past few years. I end with thoughts on new initiatives and institutionalization as it relates to decolonization as a process.
Rima Wilkes works as a professor of sociology at the University of British Columbia. Her work has appeared in Social Science Research, Ethnic and Racial Studies, International Migration Review and Social Forces. She is currently serving on the Canadian Sociological Association decolonization committee.