Axes de recherche du CRIDAQ

Axe 1 – Nations et Diversité

Les membres de l’Axe 1 concentrent leurs efforts sur les différents modèles d’organisation politique susceptibles de fournir un cadre hospitalier à la diversité nationale et plurinationale. L’enjeu de l’aménagement de la diversité dans l’espace politique se pose avec une acuité particulière lorsque coexistent plusieurs nationalismes sur un même territoire. Cependant, la vision dominante de la justice libérale est insuffisamment outillée pour prendre en compte adéquatement la dimension plurinationale des sociétés contemporaines. Le CRIDAQ entend développer sa contribution dans cette thématique afin de mieux éclairer les conflits communautaires à caractère national.

1.1. États, nationalismes et diversité

Ce chantier identifie les défis actuels auxquels sont confrontées les théories de la représentation politique en relation à la question du titulaire de la souveraineté. Il s’agira de contribuer aux débats portant sur les vecteurs de la démocratie en contexte étatique et post-étatique en abordant tant les questions des facteurs culturels (qu’advient-il des identités nationales?) qu’en approfondissant les formes nationales et transnationales de représentation politique. Les chercheurs interrogent la forme et le contenu des institutions et des pratiques politiques dans lesquelles s’inscrit l’action de l’État, dans une optique qui combine à la fois la science politique, le droit, la philosophie, l’histoire et la sociologie, tout en approfondissant la remise en question de la souveraineté.

1.2. Fédéralisme multinational

Ce chantier de recherche embrasse le champ de la politique comparée en mettant en parallèle les expériences canadiennes, en tant que fédération multinationale, et l’Europe en tant qu’entité politico-économique inédite. Ces deux ensembles proposent des modèles hybrides quant aux façons de gérer la diversité nationale dans le contexte des démocraties libérales avancées. Les défis que pose la reconnaissance nationale aux États tutélaires exigent de la part des chercheurs une attention soutenue. L’expérience canadienne et les cas de figure européens, dont le Royaume-Uni (Écosse), l’Espagne (Catalogne, Pays basque), la Belgique (Flandre) pourront être comparés avec profit. Par ailleurs, la contestation du projet européen par des États membres, laquelle s’est accrue au cours des dernières années et dont le Brexit est un récent avatar, rend nécessaire un réexamen critique de l’Union européenne en tant que modèle possible de fédération « post-nationale ».

1.3. Souverainetés recomposées : peuples autochtones et minorités historiques

Les revendications des peuples autochtones et des minorités historiques posent à leur manière (sur les plans normatif et géopolitique) la question de l’exclusivité de la souveraineté étatique et de son organisation spatiale. Alors que les deux premiers chantiers tiennent pour acquis le modèle de l’État national structuré autour d’un territoire donné, ce chantier se concentre sur ces groupes, dont l’inscription historique et les revendications imposent de réfléchir à des modèles alternatifs d’organisation de la souveraineté. Divers modèles d’autonomie, de souveraineté partagée et/ou de cogestion du territoire émergent en réponse à ces revendications. Ce chantier s’intéresse à ces modèles alternatifs (territoriaux, non territoriaux et mixtes) d’organisation de la souveraineté, aux hypothèses qui les sous-tendent et aux défis que pose leur mise en pratique.

Codirection
Geneviève Nootens 
Martin Papillon


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