Croyances, laïcité et polarisations chez les Québécois de tradition catholique

4 décembre 2020
Antenne CRIDAQ-UQAM

Présentation Zoom, 12h30 à 14h00, entrée gratuite, inscrivez-vous pour recevoir le lien Zoom.

Présentation, dans le cadre des midis-CRIDAQ, de Mme Stéphanie Tremblay, professeure au Département de sciences des religions de l’Université du Québec à Montréal.

Résumé

Si le moment symbolique de la Révolution tranquille n’a pas marqué le point d’arrivée de l’expérience religieuse au Québec, il a certainement catalysé la sécularisation du catholicisme traditionnel et recomposé ses modalités d’expression. Quelque soixante ans plus tard, la société québécoise réfléchit moins le religieux sous l’angle de sa contribution à l’identité nationale qu’au prisme d’une laïcité définie autour de la visibilité des appartenances et de l’« encadrement des demandes d’accommodement » (projet de loi no 21). Inscrite dans ce contexte, notre communication présentera les résultats partiels d’une recherche qualitative FRQSC portant sur l’imaginaire religieux contemporain des Québécois de tradition catholique. En première partie, nous explorerons l’expérience religieuse vécue par nos 41 participant.e.s naviguant au sein de différentes générations en s’attardant aux souvenirs (ou non) de l’enfance catholique, à la perception des moments pivots ponctuant les trames biographiques et sociale – dont la Révolution tranquille – et aux visions plutôt convergentes du religieux « acceptable » et de ses limites. Notre regard se déplacera ensuite sur le terrain des débats actuels sur la laïcité au Québec. Nous verrons que ce changement de cadrage discursif sera propice à une certaine polarisation des points de vue reproduisant en quelque sorte les camps opposés du débat politique sur la question. Les points de vue plus réticents à l’expression publique du religieux seront en particulier associés à l’expression d’émotions à fleur de peau, dont la peur et la colère. Bien que l’hypothèse culturaliste de la mémoire catholique puisse éclairer en partie cette relation complexe au religieux, nous formulerons ici une hypothèse plus pragmatique : si certains manifestent un fort degré d’engagement dans ce type de débat, plusieurs ne témoignent en ce domaine qu’un intérêt limité, voire une « indifférence relative » (Guillo, 2015). Or, cela n’empêche pas les individus d’avoir un avis, lequel semble largement lié à la position qu’ils estiment occuper dans le jeu des rapports sociaux entre « majoritaires » et « minoritaires ».

 

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