Des riches, des anglophones et des riches anglophones
À Montréal, ce sont d’abord les résidants des anciennes municipalités les plus riches qui ont signé en grand nombre les registres pour les démembrements. Si l’on prend comme indice le revenu moyen des familles dans ces municipalités selon le Recensement du Canada de 2001 (Montréal =100), on retrouve en tête du palmarès des villes les plus défusionnistes, les villes les plus riches de l’île de Montréal. Senneville qui a signé à 61,8 % (indice = 281), Baie-d’Urfé à 57,4 % (indice = 204), Westmount à 38,5 % (indice = 364), Beaconsfield à 37,7 % (indice = 230), Montréal-Ouest à 36,7 % (indice = 228), Pointe-Claire à 36,6 % (indice = 157), pour ne mentionner que les municipalités qui ont déjà atteint le fatidique 35 %. Montréal-Est qui a signé à 36,0 % (indice = 93) apparaît comme une exception dans ce premier groupe.
À l’autre bout du spectre, les villes qui ont signé le registre à moins de 10 % et qui resteront unies à Montréal, sont les villes les plus pauvres. Montréal-Nord a signé à 1,6 % (indice = 79), Saint-Léonard à 3,2 % (indice = 99), Lachine à 6,8 % (indice = 107). Outremont, qui a signé à 2,6 %, mais qui a un indice égal à 213, apparaît comme une exception dans ce groupe. Verdun constitue une autre exception, puisqu’avec un indice de 123, les signatures n’ont atteint que 2, 2 %: dans ce cas cependant le secteur de L’Île-des-Soeurs (indice = 242) fausse l’image, puisque dans presque tous les autres secteurs de Verdun l’indice est inférieur à 100. L’Île-des-Soeurs a d’ailleurs, il y a quelques années, voulu se défusionner de la ville de Verdun.