Pourquoi se souvenir ?

Résumé

Dans l’un de ses ouvrages les plus importants, Paul Ricoeur en appelle à l’atteinte d’une « juste mémoire [1] », celle qui éviterait les pièges de la sur-commémoration, de la manipulation et de l’oubli coupable. Dans un ouvrage bien antérieur à celui-ci, il constatait également que l’atteinte de la vérité en histoire relevait d’une inclinaison presque naturelle de la Raison en même temps que d’une violence dans laquelle se dissimule toujours une volonté de pouvoir [2]. C’est dire que tant l’histoire que la vérité sont aux prises avec les tourments de l’existence sociale dans laquelle elles sont toujours instrumentalisées. Au coeur de ces tensions s’impose le sentiment d’une crise de l’histoire dans nos sociétés pluralistes, ouvertes et fragmentées. D’une certaine façon, on peut dire qu’il y a à la fois pas assez d’histoire, trop d’histoire et détournement de l’histoire. Le cas du Québec est exemplaire sous ces trois aspects.

 


Beauchemin, J. (2018). « Pourquoi se souvenir ? », Bulletin d’histoire politique, vol. 26, no 3, p. 165-172.

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