Le travail obscur de la mémoire identitaire dans les débats nés d’une nouvelle diversité religieuse au Québec

Résumé

Cet article propose un essai de compréhension de l’espèce de violence avec laquelle une partie importante de l’opinion québécoise s’indigne contre la religion, la sienne propre, le catholicisme dont la trace vivante achève de disparaitre, et l’élargit en la transférant à la religion de l’Autre, l’islam plus visible d’une partie de l’immigration nouvelle. Il fait l’hypothèse que le cul-de-sac identitaire dont il part manifeste l’ambivalence d’un segment important de la majorité d’ascendance canadienne-française à l’égard de ce qui fut LA religion, SA religion. La recomposition néonationaliste de l’identité au cours du dernier demi-siècle gravite maintenant autour du vocable « Québécois », qui traduit à la fois la nouveauté de l’espace géopolitique primordial (sinon exclusif) et celle de la citoyenneté inclusive qui assigne un statut civique à tous ses habitants anciens et nouveaux. Ce vocable dissimule donc au moins deux marqueurs identitaires, qui ont été refoulés hors du discours public portant sur l’identité : l’ethnicité religieuse et l’appartenance au grand espace de l’Amérique française et canadienne. Le Québécois d’aujourd’hui passe à la trappe le Canadien français d’hier. Ce texte vise à clarifier les strates de la mémoire identitaire et son rôle obscur dans les débats actuels.

 


Rousseau, L. (2016). « Le travail obscur de la mémoire identitaire dans les débats nés d’une nouvelle diversité religieuse au Québec », Recherches sociographiques, vol. LVII, no 2-3, p. 289-310.

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