Résumé
En 2007 fut célébré le 200e anniversaire de la Phénoménologie de l’esprit de Hegel. Un atelier international fut organisé pour souligner cet anniversaire. Ce fut l’occasion de faire un retour sur la problématique de la reconnaissance, qui occupe une place centrale dans la philosophie politique contemporaine. Les textes réunis dans ce recueil sont pour la plupart issus de cet atelier.
Pour la première fois depuis la crise du multiculturalisme vécue aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et au Canada, des auteurs sont appelés à faire un examen critique de ce concept. Ils dressent ici un bilan des discussions contemporaines portant sur le thème de la reconnaissance, en redéfinissent les enjeux sous-jacents et en cernent les répercussions politiques.
Les auteurs rassemblés dans ce volume sont des chercheurs chevronnés reconnus dans leurs milieux respectifs pour leurs contributions majeures et originales à la théorie de la reconnaissance et du multiculturalisme.
Collaborateurs
Rajeev Bhargava
Charles Blattberg
Avigail Eisenberg
Peter Leuprecht
Tariq Modood
Geneviève Nootens: art1]
Jean-Philippe Royer: art63]
Michel Seymour: art7]
Michel Wieviorka
Entrevue de Michel Seymour aux Publications universitaires, concernant la reconaissance
Écoutez l’entrevue: http://publications-universitaires.qc.ca/balado/2010/2010-01-14_seymour.mp3]
Résumé de l’entrevue
Michel Seymour est professeur au département de philosophie de l’Université de Montréal depuis vingt ans. En 2008, il accouchait du plus gros livre de sa carrière à la suite d’une gestation qui durait depuis de nombreuses années. Dans De la tolérance à la reconnaissance: art104] (Boréal 2008), il y fait la synthèse des origines du principe de reconnaissance dans la philosophie occidentale. D’inspiration libérale et fortement compatible avec la conception de l’État multinational d’Alain-G. Gagnon: art4], la théorie générale qu’il met de l’avant souscrit à la reconnaissance des droits collectifs pour les peuples. Le cas de la loi 101 est selon lui un excellent exemple des droits collectifs au sein des États multinationaux.
Dans La Reconnaissance dans tous ses états, un collectif qu’il a dirigé dans la collection Débats chez Québec-Amérique, Seymour précise la portée institutionnelle de la théorie politique qu’il défend : « La reconnaissance n’est pas une attitude psychologique vertueuse permettant de soigner des blessures morales et des sévices infligés à l’identité personnelle. Il s’agit plutôt d’une politique et donc d’un ensemble de mesures institutionnelles qui peuvent dans le meilleur des cas rétablir la personnalité institutionnelle d’une personne ou d’un peuple ». C’est ce qui fait que « La reconnaissance n’a donc pas à être comprise dans un sens purement épistémique de découverte ». Grâce « à un acte de reconnaissance, dit-il, certains traits de l’agent reconnu se voient accorder un statut. Les actes de reconnaissance génèrent des obligations et des responsabilités, mais ils sont en même temps des réactions à des faits préexistants ».
Pour Seymour, la reconnaissance et les droits collectifs est la seule voie possible pour remédier aux tensions qui existent entre les peuples, surtout lorsqu’il existe des rapports asymétriques entre majorités et minorités, au sein d’un État. Conséquemment, son adhésion aux droits collectifs et à la reconnaissance des peuples a fait en sorte qu’il a sévèrement critiqué le refus du gouvernement du Canada de ratifier la Déclaration des droits des peuples autochtones à l’ONU en 2007.
Michel Seymour a accepté l’invitation des Publications universitaires: http://www.publications-universitaires.qc.ca/] et s’est déplacé aux studios de CHOQ FM pour répondre à nos questions à propos de ses deux derniers livres.