Grandeur et misère de l’utopie bilingue au Canada

Avec Michel Bock et E.-Martin Meunier

Résumé

La coexistence des langues au Canada n’a rien d’une béate harmonie. L’horizon enviable d’une paix linguistique, que l’on ne cesse de contempler de nos jours, a peut-être fait perdre de vue cet axiome élémentaire, à savoir que les langues anglaise et française (et, faudrait-il ajouter, autochtones) évoluent ici dans des rapports de forces politiques, elles sont en concurrences, elles se «chassent», pour employer l’expression de Jean Laponce. S’il en est ainsi, c’est bien parce que les langues traduisent, en elles-mêmes, des modalités d’intégration sociétales différentes et des conceptions distinctes du bien commun. Elles structurent tout autant qu’elles sont traversées par les tensions des débats qu’elles engendrent. Par cela seul, le bilinguisme signale son importance : il pose la question même du politique, c’est-à-dire celle du «vouloir-vivre collectif », du «devoir-vivre collectif » et du «comment-vivre ensemble ».


Bock, M., Dorais, F.-O., Meunier, E.-M. (2018). «Grandeur et misère de l’utopie bilingue au Canada», Bulletin d’histoire politique, vol. 26, no 2, p.9-20

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