Regard de sociologue : « Il ne faut pas projeter les gens dans l’illusion »
Quitte à passer pour un « cynique », Gérard Bouchard nous avertit que les élans d’enthousiasme en temps de crise n’ont pas toujours l’effet escompté. Il est permis de rêver, mais raisonnablement, conseille-t-il.
Anxiogène, la crise du coronavirus, qui bouleverse nos vies et nos certitudes, est aussi l’occasion des remises en question. « Tout ne sera plus comme avant », entonnons-nous souvent, en chœur, dans une ardente aspiration à la rupture. Mais que valent vraiment ces résolutions collectives?
Sociologue et historien, Gérard Bouchard observe que les moments de tourmente, comme ceux qu’impose la pandémie de la COVID-19, peuvent donner naissance à des rêves. On se surprend alors à rêver d’une vie meilleure, plus solidaire, une vie faite de sagesse et de rapports harmonieux avec les voisins. En somme, une vie qui nous réconcilie avec
Ahmed Kouaou, Radio-Canada, 16 avril 2020les valeurs essentielleset qui nous arrache àl’étourdissement de la consommationet à la distractiondes mirages de toutes sortes.