Fil d’actualité 2022-2023
Épisodes 2022-2023
Disponibles sur Apple Podcasts, SoundCloud et Spotify!
Animation et co-réalisation: Loïc Bizeul
Mixage sonore et co-réalisation: Camille Brasseur
Musique: Devin Ashton-Beaucage
4 juillet 2023 – Au-delà des tensions: Hydro-Québec et le gouvernement québécois
« On est hydroquébécois ». Ce slogan d’une campagne promotionnelle datant de 1973 illustre bien le symbole puissant que représente Hydro-Québec dans l’imaginaire collectif québécois. Outre le monopole de production et de distribution d’électricité pour le territoire du Québec depuis sa création en 1944, l’entreprise étatique a été et continue d’être considérée par le gouvernement comme un instrument privilégié de développement économique.
Cet épisode sera l’occasion de revenir sur l’histoire d’Hydro-Québec en tant que symbole, notamment afin de mieux éclairer les enjeux entourant le récent conflit entre son ex-PDG, Sophie Brochu, et le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, mais pas seulement. Il sera aussi l’occasion de réfléchir aux liens subtils qui unissent Hydro-Québec à la vie citoyenne dans la province, ainsi qu’à la myriade d’autres acteurs sociaux engageants des bras de fer avec l’entreprise (associations environnementalistes, communautés autochtones…).
Pour ce faire, Loïc Bizeul accueille Stéphane Savard, professeur au Département d’histoire de l’UQAM.
5 juin 2023 – Regroupement familial: Compétence à rapatrier pour mieux franciser?
Le regroupement familial est l’objet d’une surveillance accrue depuis l’avènement du néolibéralisme et « le tournant sécuritaire » amorcé au début des années 2000 dans les pays du Nord Global. Il est un « type » d’immigration qui suscite de nombreux débats et paniques morales. Quel sens donner aujourd’hui à ces préoccupations relatives aux migrations de conjoints par le biais du regroupement familial ? Quel en est l’impact sur les politiques d’immigration ?
Pour répondre à ces questions, Loïc Bizeul accueille Anne-Marie D’Aoust, professeure au Département de science politique de l’UQAM.
14 avril 2023 – La santé, l’affaire de qui? Enjeux du partage des responsabilités entre les provinces, les territoires et Ottawa
La contribution fédérale en santé est depuis longtemps un sujet de discorde entre les provinces et les territoires du Canada, et Ottawa. Cette émission sera l’occasion de s’interroger sur les responsabilités que se partagent le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et municipaux en matière de santé, tout comme sur les effets de la variation des investissements publics et les répercussions à long terme de ces politiques sociales sur la santé globale de la population québécoise et canadienne.
Pour répondre à ces questions sur le partage de compétences en santé entre le provincial et le fédéral, Loïc Bizeul accueille Alain Noël, professeur titulaire au département de science politique à l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur les politiques sociales et sur le fédéralisme en perspective comparée et, plus largement, sur la politique au Canada et au Québec.
5 janvier 2023 – La clause dérogatoire en question : sa portée, ses limites et sa légitimité
Depuis quelques temps, l’actualité remet de plus en plus souvent à la une la question de la légitimité du « pouvoir de déroger » inscrit à l’article 33 de la Charte canadienne des droits et libertés. Cette clause « nonobstant » autorise les gouvernements à surseoir à la reconnaissance de certains droits et certaines libertés. Elle permet ainsi à tout premier ministre provincial ou fédéral qui l’invoque de soustraire une loi à tout recours judiciaire fondé sur certains droits inclus dans la Charte, pendant cinq ans renouvelables. Le dernier exemple en date est celui du projet de loi 28 en Ontario. En effet, l’Assemblée législative de cette province a officiellement adopté au début du mois de novembre 2022 le projet de loi 28 du gouvernement Ford qui vise à empêcher les travailleur.euse.s de l’éducation de faire grève, par le recours à la clause dérogatoire. À cet exemple récent en Ontario, vient s’ajouter ceux bien connus au Québec des deux lois adoptées en utilisant la disposition de dérogation, soit la Loi sur la laïcité de l’État et la loi 96 sur la modernisation de la Charte de la langue française. L’objectif était alors d’éviter une contestation par ceux qui feraient valoir que ces lois sont discriminatoires et contraires à la Charte canadienne des droits et libertés, notamment à ses articles 2 et 15 protégeant la liberté de religion et le droit à l’égalité.
Dans le contexte actuel où plusieurs gouvernements provinciaux utilisent la clause dérogatoire pour faire adopter des lois en les soustrayant aux exigences des Chartes québécoise ou canadienne, Noura Karazivan, membre du CRIDAQ et professeure de droit public à l’Université de Montréal, et Benoît Pelletier, professeur à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa et ancien ministre, proposent de revenir sur les débats entourant sa portée et ses limites, mais également sa légitimité.
2 novembre 2022 – Peuples autochtones et élections québécoises : enjeux de représentation et participation
Le Québec est la province canadienne où la proportion d’électeurs s’identifiant comme Autochtone se déplaçant pour voter est la plus faible. Cependant, aucune étude exhaustive n’a encore été réalisée sur leur participation aux élections provinciales (la direction générale des élections du Québec [DGEQ] ne compile pas de données séparées pour les Premières Nations). Un portrait existe néanmoins, grâce au recensement des votes par secteur, mais seulement pour le fédéral. Cet épisode sera ainsi l’occasion de mieux saisir, dans toutes ses nuances, la participation des personnes s’identifiant comme Autochtones aux institutions démocratiques québécoises.
Au regard de la dernière élection provinciale d’octobre 2022, Hélène Boivin, conseillère aux relations stratégiques et gouvernementales au Bureau de soutien politique de la nation Pekuakamiulnuatsh et présidente de la Commission Tipelimitishun, et Martin Papillon, professeur au département de science politique de l’Université de Montréal, dresseront un portrait de la relation complexe qu’entretiennent les Autochtones à ces institutions et s’interrogeront sur la signification de leur participation et de leur représentation électorale.