Des « accommodements raisonnables » à la « discrimination systémique »
Depuis 2007, le Québec a tenu trois importants exercices de consultation publique sur des sujets touchant le vivre-ensemble en contexte de diversité : La commission Bouchard-Taylor, les audiences publiques sur le projet de loi 60 (« Charte des valeurs ») et, tout récemment, la Consultation sur la discrimination systémique et le racisme, laquelle a fait l’objet d’une intense polémique menant à une transformation également controversée. Ces trois processus ont été constitués de façon très différente, mais ils ont chaque fois laissé place à la participation du public selon des modalités très diverses et souvent contestées.
De fait, la participation du public peut être considérée comme un des temps forts des processus de consultation, puisqu’elle contribue à donner le ton au débat public général. Voilà pourquoi elle constitue aussi un exercice périlleux, dont les effets peuvent se faire longtemps sentir et affecter notre capacité à aborder et traiter les problèmes complexes auxquels nos sociétés font face.
Dans la foulée de la polémique ayant entouré la Consultation sur le racisme systémique, nous souhaitons donc amorcer une réflexion sur la participation du public aux exercices de consultation en nous interrogeant tant sur ses finalités que sur ses modalités. Voici une liste non-exhaustive de questions que nous aimerions voir abordées par les panélistes.
– Quelles devraient être les finalités principales de la participation du public aux processus de consultation ?
– Quelles devraient en être les modalités ? Plus spécifiquement :
- Doit-il y avoir un filtre à l’entrée ? Si oui, de quel type ?
- Quel doit être le rapport entre les institutions (parlementaires, gouvernementales, etc.) et les responsables de la consultation ?
- Devrait-on penser sous des modes différenciés la participation des personnes vulnérables ou appartenant à des groupes minoritaires ?
- La participation doit-elle être toujours publique ou peut-on/doit-on aménager des moments de huis-clos ?
- Quelle place donner aux médias, aux experts et aux groupes d’intérêt et de revendication ?
- Quel(s) résultat(s) viser ?
– Comment penser l’insertion de cette participation du public :
- dans le processus de consultation lui-même?
- dans son rapport au débat politique ?
Panélistes
Victor Armony, professeur, département de sociologie, Université du Québec à Montréal et membre du Comité-conseil, Consultation sur la discrimination systémique et le racisme
Leïla Benhadjoudja, professeure, département de sociologie, Université d’Ottawa, spécialiste des relations interethniques
Laurence Bherer, professeure, département de science politique, Université de Montréal, spécialiste des questions de participation publique.
Haroun Bouazzi, coprésident de l’Association des musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec et membre du Comité-conseil, Consultation sur la discrimination systémique et le racisme
Jorge Frozzini, professeur, département arts et lettres, UQAC et représentant du CTI – Saguenay lors des consultations locales, Consultation sur la discrimination systémique.
Maria Elisa Montejo, Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec – RAFIQ
Animation
Naïma Hamrouni, département de philosophie, Université du Québec à Trois-Rivières
Dominique Leydet, département de philosophie,Université du Québec à Montréal et directrice, Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie
Programme :
Le vendredi 16 mars 2018, de 13h30 à 17h00
DS-1950, Pavillon J.-A.-DeSève
320, rue Sainte-Catherine Est, Montréal,
H2X 1L7
Mot de bienvenue et présentation du 1er panel
1er panel
Victor Armony, Leïla Benhadjoudja et Haroun Bouazzi
Discussion
2e panel
Maria Elisa Montejo, Jorge Frozzini et Laurence Bherer
Discussion