Nationalismes coloniaux et pensée anthropologique : l’art d’Emily Carr, d’Irma Stern et de Margaret Preston
Activité bimodale | Salle R-3680, Pavillon de gestion, Université du Québec à Montréal & Zoom. Inscription obligatoire (sans frais), veuillez svp remplir le formulaire au bas de cette page.
Résumé
Peu d’artistes peintres ont, dans leurs pays respectifs, atteint une notoriété égale à celle de la Canadienne Emily Carr (1871-1963), de la Sud-Africaine Irma Stern (1894-1966) ou de l’Australienne Margaret Preston (1875-1963). Malgré des débuts de carrière marqués par l’hostilité de la critique, elles seront finalement toutes trois adulées pour avoir allié une sensibilité postimpressionniste acquise en Europe et des thématiques propres à leur patrie. De plus, les trois seront finalement applaudies par la critique et le public pour avoir intégré l’Autre autochtone à un canon pictural ouvertement moderniste et nationaliste.
Malgré ces parallèles esthétiques et biographiques, aucune rencontre ni aucun échange n’a été documenté entre Carr, Stern et Preston. On peut toutefois mettre leurs idées et carrières en relation en soulignant leur intérêt marqué et concomitant pour les sciences anthropologiques. En effet, elles ont toutes les trois bénéficié de l’enseignement et du soutien d’anthropologues et d’institutions muséales. Elles ont partagé une vision de l’Autre façonnée par leurs contacts avec des scientifiques comme Alfred Radcliffe-Brown, Baldwin Spencer, Marius Barbeau, Franz Boas, Charles Newcombe et Leo Frobenius. Carr, Stern et Preston ont ainsi transmis à leur public une vision esthétique empreinte de théories anthropologiques au sujet de la disparition des peuples autochtones, des différences humaines et de la dégénérescence culturelle.
Une conférence de
Martin Crevier, stagiaire postdoctoral au CRIDAQ