Intégrer pour exister ? Nationalisme sous-étatique et intégration des immigrés en Flandre et au Québec
Salle A-3440, Pavillon Hubert-Aquin, 12h30 à 14h00, entrée gratuite, inscription recommandée.
Conférence, dans le cadre des midis-CRIDAQ, de Mme Catherine Xhardez, Sciences Po Paris et Université Saint-Louis – Bruxelles, stagiaire postdoctorale du CRIDAQ à l’Université Concordia.
Résumé de la conférence
L’arrivée d’immigrés dans des communautés sous-nationales culturellement et linguistiquement distinctes est susceptible de perturber l’équilibre, souvent instable et conflictuel, entre la nation sous-étatique et l’État central. C’est le cas en Flandre et au Québec où l’intégration des immigrés présente un dilemme. D’un côté, l’inclusion des immigrés est un risque. Elle entraîne une plus grande diversité, réduisant de fait l’homogénéité culturelle mise en avant dans le processus de construction de la nation et nuisant à l’affirmation selon laquelle le groupe possède une identité culturelle distincte. D’un autre côté, l’intégration de nouveaux individus peut se transformer en opportunité à différents niveaux, par exemple : modifier les rapports démographiques face à l’État central, augmenter le nombre de locuteurs, ou encore, souligner le caractère libéral qui anime le projet de nation sous-étatique. En étudiant la période de 1999 à 2014 et en utilisant l’institutionnalisme discursif, cette recherche étudie la réponse des élites sous-nationales à ce dilemme : comment les élites politiques flamandes et québécoises envisagent-elles l’intégration des immigrés ? Sur base d’une analyse approfondie et fouillée des débats parlementaires, ma recherche identifie le positionnement des élites politiques (élus et ministres) et leur rhétorique sur quatre dimensions de l’intégration des immigrés : institutionnelle, démographique, linguistique et culturelle.
Biographie du conférencier
Catherine Xhardez est stagiaire postdoctorale du CRIDAQ à l’Université Concordia. Elle est membre du CRIDAQ (Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie) et du CEPI (Centre pour l’évaluation des politiques d’immigration). Docteure en science politique, sa recherche postdoctorale s’intéresse au policymaking des politiques d’immigration et d’intégration dans les États fédéraux, au niveau sous-national. Plus généralement, ses recherches portent sur l’intégration des immigrés, l’immigration, les politiques publiques, le nationalisme et le fédéralisme. En décembre 2017, elle a défendu sa thèse de doctorat (Université Saint-Louis – Bruxelles et Sciences Po Paris) intitulée : « Intégrer pour exister ? Nationalisme sous-étatique et intégration des immigrés en Flandre et au Québec ». Elle possède un Master en science politique (Sciences Po Paris, spécialisation en théorie politique) et également un Master en droit (Vrije Universiteit Brussel, spécialisation en droit public). De décembre 2015 à mai 2016, elle a été Visiting Assistant in Research à l’Université de Yale au sein du MacMillan Center (New Haven, Etats-Unis). De mai 2016 à octobre 2016, elle a été Graduate Research Trainee à l’Université McGill (Montréal, Canada). En 2018, elle a travaillé à l’Université d’Oxford (OXPO visiting scheme – janvier à mars). Elle est co-coordinatrice du Groupe de Travail (GT) ‘Théorie politique’ de l’ABSP (Association belge francophone de science politique) et fait partie du comité éditorial de BePolitix.
Twitter : @CathXhardez