Histoire de la pensée fédéraliste contemporaine au Québec : émergence, déploiement, essoufflement (1960 à aujourd’hui)
Programme Histoire de la pensée fédéraliste contemporaine au Québec.
Résumé
Représentant l’un des moteurs de la Révolution tranquille, le nouveau nationalisme québécois apparaît comme un véritable paradigme de la culture politique à partir de la Révolution tranquille. La conception de la nation centrée sur le territoire du Québec, dont l’épanouissement passe par le développement de son État, fait figure de lieu commun parmi les responsables politiques québécois, ce qui a permis d’établir une certaine continuité dans leurs revendications constitutionnelles à partir des années 1960. Cependant, le néonationalisme a aussi été le théâtre de divergences sur la question constitutionnelle, qui couvre un large spectre de positions allant de l’indépendance du Québec jusqu’à son maintien dans l’ensemble fédératif canadien sous la condition d’un changement constitutionnel octroyant plus de pouvoirs à l’État québécois. Le débat a été cristallisé depuis la fin des années 1960 par les propositions du Parti québécois, du Parti libéral du Québec et, dans une moindre mesure, celles de l’Union nationale, de l’Action démocratique du Québec et de Québec solidaire.
Or, il nous semble qu’aujourd’hui, la question nationale n’est vue qu’à travers la perspective souverainiste. Les libéraux ont, sous Jean Charest, progressivement abandonné toute forme de revendications constitutionnelles auprès du gouvernement fédéral, un virage qui s’est poursuivi sous le gouvernement de Philippe Couillard. En se limitant à simplement tourner en dérision la position adverse à des fins électorales, le PLQ a cessé de débattre de cet enjeu fondamental, provoquant ainsi la fin d’une saine compétition sur la question, qui n’est toujours pas en voie de se résoudre. Certes, la politique d’affirmation du Québec et de relation canadienne annoncée en juin 2017 réactualise les revendications historiques du Québec, mais n’a pas provoqué la réouverture des débats constitutionnels, ce qui n’est manifestement pas l’intention des libéraux.
On constate donc, hors de certains milieux universitaires, l’absence d’une véritable pensée fédéraliste québécoise parmi les responsables politiques. C’est dans l’optique de l’étude d’un objet qui semble moribond aujourd’hui que ce séminaire sous l’égide du CRIDAQ a été organisé. Ainsi, le 1eret 2 novembre, les 16 conférenciers échangeront autour de plusieurs thématiques pour entreprendre ce chantier centré sur l’analyse historique de la pensée fédéraliste au Québec. André Burelle,ancien conseiller des gouvernements de Pierre Trudeau et Brian Mulroney et auteur de livres tel que Le mal canadien. Essai de diagnostic et esquisse de thérapieet Pierre Eliott Trudeau. L’intellectuel et le politique, assurera la conférence d’ouverture.